France Sushi : Vous êtes aujourd’hui présent en France pour la Shochu Week. Alors que le saké est déjà assez connu, ce n’est pas encore le cas du shôchû. Comment aimeriez-vous le faire découvrir ?
Shûichi Ôyama : Comme vous le dites, le shôchû n’est pas encore très connu en France. C’est à l’occasion de cet événement que je suis venu en France pour la première fois, avec la volonté de faire connaître cet alcool de qualité en Europe, avec la France comme point de départ. Puisque c’est un alcool fort, nous aimerions le présenter de la manière dont il est bu au Japon, c’est-à-dire comme un spiritueux qui accompagne le repas, souvent dilué dans de l’eau chaude ou fraîche par exemple.

Pourquoi avez-vous choisi de commencer par la France pour diffuser le shôchû en Europe et dans le monde ?
Les Français boivent beaucoup de vin, et le dégustent notamment en sentant d’abord son parfum. J’ai trouvé là un point commun entre la dégustation de vin en France et celle de shôchû au Japon, car ce sont deux alcools au parfum desquels nos deux cultures attachent beaucoup d’importance. Dans le cas du shôchû, il varie selon le kôji, la levure, l’ingrédient de base (patate douce, riz ou encore orge)… qui possèdent tous leurs propres particularités. De plus, les Japonais boivent non seulement du shôchû, mais aussi beaucoup de vin qui est de plus en plus vendu en magasin. Alors si les Japonais ont aimé le vin et adopté cette consommation mixte, il pourrait en être de même pour les Français et le shôchû !
Le second point commun est que le vin comme le shôchû seraient, selon certains, bons pour la santé, et cette question de santé est un sujet important dans les sociétés d’aujourd’hui. Un professeur de l’Université du Tôhoku aurait prouvé scientifiquement que rien que de sentir du vin ou du shôchû fluidifierait la circulation sanguine. Bien entendu, il ne faut pas trop en boire (rires). Mais ces deux éléments m’ont fait prendre conscience de l’existence de points communs certains entre le vin et le shôchû.

Avec ces points communs en tête, comment avez-vous choisi le shôchû que vous exposez aujourd’hui, 3S Satsuma no Homare ?
Nous voulions présenter un produit qui a du caractère. Nous avons donc choisi un shôchû qui mélange en fait trois shôchû single malt : un à base de kôji blanc, un de kôji noir et un de patate douce rouge. Ils maturent en jarre à la manière traditionnelle, puis on les mélange pour créer quelque chose de novateur, une nouvelle catégorie qui allie les qualités de chacun.

Il existe de nombreuses manières de boire le shôchû. Quelle façon de consommer le vôtre est la meilleure ?
Les plus vieilles générations le boivent le plus souvent en oyuwari (coupé à l’eau chaude), mais c’est moins populaire chez les plus jeunes qui le préfèrent en mizuwari (coupé à l’eau fraîche), tansanwari (à l’eau gazeuse) ou on the rocks. L’avantage d’y ajouter par exemple la même quantité d’eau, c’est qu’un shôchû à 25° passera à 12,5, c’est-à-dire le même taux que le vin. Le boire en oyuwari en fait particulièrement ressortir le parfum, ce qui lui permet de se marier parfaitement avec un repas. C’est personnellement la façon de le boire que je préfère.

Avec quel type de plats aimez-vous accorder votre shôchû ?
Je trouve que les plats de viande, assez gras, vont particulièrement bien avec nos produits qui sont très rafraîchissants. Mais il est difficile de généraliser cela à tous les shôchû, car il en existe une grande variété. À Ôyama Jinhichi Shoten par exemple, nous utilisons plusieurs kôji, levures et patates douces pour créer des bouteilles aux goûts variés. Par ailleurs, en ce moment, nous en fabriquons une avec de la levure de vin. Chaque shôchû se marie donc avec des types de mets différents.

Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous sur le site d’Ôyama Shinchi Shoten : http://www.jin7.co.jp
https://supershochuspirits.com/fr
G-Bridge : https://g-bridge.co.jp/en

Nous remercions Terumi Fujimura pour l’organisation et l’interprétation de cet entretien.