Depuis 2017, Kura Master met à l’honneur la fine fleur des alcools japonais auprès du public français. Un jury de sommelier·ères et de bartenders d’exception goûte à l’aveugle sakés, shochus, awamoris et umeshus afin de nous en présenter une sélection de la plus haute qualité. Cette 8e édition se déroulait sous la présidence de Xavier Thuizat, chef sommelier du groupe Rosewood Hotel et Meilleur Sommelier de France, pour les concours Saké et Umeshu, et du MOF bartender Christophe Davoine pour le concours Honkaku Shochu et Awamori.

Mariage des saveurs

Kura Master, c’est également l’occasion de promouvoir les accords entre les boissons japonaises et la cuisine française, avec notamment le Prix Alliance Gastronomie qui récompense cette année le Moto Classique présentant la plus belle harmonie gustative avec la charcuterie préparée spécialement pour l’occasion par Romain Leboeuf, MOF boucher. Les visiteur·ices peuvent également explorer ce mélange des saveurs au Pairing Labo, qui propose une sélection de mets japonais, fromages, pâtisseries et charcuteries pour accompagner son verre.

Les participant·es

La future génération hôtelière

La relation avec les boissons japonaises, ça commence tôt ! Plusieurs écoles hôtelières participaient à l’événement : le Lycée François Rabelais Dugny s’occupait de l’accueil et du service au jury, tandis que le Lycée Campus Belliard à Paris et le Lycée Santos Dumont Hotrest servaient des cocktails à base de shochu.

Maisons Richard

Cette affaire familiale propose vins et cafés depuis 1892. Sur le stand Maisons Richard de ce Kura Master 2024, 3 références : un saké de Dassaï, un umeshu et une liqueur de café.

Sakés de Saga

Pas moins de 14 brasseries présentaient leurs breuvages dans le cadre de la promotion internationale des sakés du département de Saga. Déjà distribués en France, leurs sakés sont faciles à boire pour les novices tout en cachant une profondeur plus complexe. On pouvait également trouver sur ce stand du mirin à boire, comme cela se faisait à l’origine.

Inishie

Cette marque porte très bien son nom qui signifie « autrefois » au japonais, puisqu’elle propose du saké vieilli, ou koshu. Ils sont aussi disponibles en petits formats pour être plus accessibles et sont importés par la Maison du Whisky, sous forme de bouteilles seules ou de boîtes de dégustation. Malgré une tradition vieille de plusieurs siècles, le koshu n’est pas le type de saké le plus connu en France et Inishie se donne pour mission de nous y initier. La marque propose aussi du koshu d’umeshu.

Fromagerie Quatrehomme

Fondée il y a 70 ans, la fromagerie Quatrehomme a su convaincre du charme du mariage entre fromage et saké. On pouvait déguster un munster dont les croûtes lavées se mariaient très bien avec le saké, ainsi qu’un chèvre qui complémentait à merveille la finesse de la boisson, à l’instar d’un vin blanc un peu punchy. En boutique, de plus en plus de gens viennent demander des conseils de fromages à accorder avec un saké, témoignant de l’intérêt foisonnant pour cette boisson. Les fromager·ères ont même fait l’expérience de fabriquer un chèvre frotté au saké, ce qui lui a conféré un doux arôme floral.

Hakata Sugaya

Hakata Sugaya, originaire des Pays-Bas, propose des vins fait à partir de raisin cultivé au Japon. Ils sont notamment servis au restaurant Chakaiseki Akiyoshi ainsi que d’autres établissements, haut de gamme comme plus décontractés.

Takumi Spirit’

Benjamin et Marion de Takumi Spirit’ comptent à leur catalogue une cinquantaine de références, séparées en une partie japonaise constituée surtout d’umeshus et shochus, et une partie française de spiritueux. Le lien entre les deux est une production assurément artisanale qui place les producteur·ices sur le devant de la scène.

GLASSBACCA

Adieu les verres à vin, bonjour aux verres à saké ! GLASSBACCA est parti d’un constat : le saké mérite sa propre verrerie adaptée à sa dégustation, au même titre que le vin. Leur design plus ouvert et plus court fait ressortir un le nez plus subtil que les verres à vin habituels qui peuvent rendre les sakés trop punchy.

Masterclass

Après la dégustation, nous avons pu assister à 3 masterclass enrichies de charcuteries préparées par Romain Leboeuf.

La première était conduite par Paz Levinson, Meilleure sommelière d’Argentine, qui présentait le saké traditionnel et la méthode artisanale moto qui remonte à 1300 ans. Son propos était illustré par le saké Gozenshu 1859 de la brasserie Gozenshu Tsuji accompagné de boudin blanc.

Florian Guilloteau, directeur de la Sommellerie du Ritz Paris, a ensuite présenté le saké maturé, ou koshu, dont la couleur et la palette aromatique diffèrent des sakés ordinaires et dont l’histoire commence au XIIIe siècle. Ce type de saké est représenté et promu par l’Association du saké de réserve en activité depuis 1985, présente également à cette édition de Kura Master. Florian Guilloteau proposait à la dégustation le saké Tatsuriki Jukuseikoshu Genmyo Kanmitsu de chez Honda Shoten accompagné de foie gras dont le gras donnait un peu de corps pour compenser le manque en milieu de bouche.

Enfin, le MOF bartender David Palanque présentait le kokuto shochu, ou shochu à base de canne à sucre produit exclusivement dans la région d’Amami à Kagoshima. Il a conçu pour l’occasion un cocktail façon Bloody Mary revisité à base de Kokuto Shochu ASAHI 30 d’Asahi Shuzo.

De gauche à droite : David Palanque, Florian Guilloteau, Paz Levinson.

Les résulats

Retrouvez ici les lauréats des 3 grandes catégories : Saké, Honkaku Shochu & Awamori et Umeshu.

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