L’histoire d’Emiko Sano est aussi une histoire de famille. Son grand-père, Gensaku Sano, cuisinier sur un bateau, découvre par un ami russe le chocolat et décide de se former en Suisse et en France pour finalement ouvrir sa propre boutique en 1942 à Hakata (sud du Japon). Le père d’Emiko, Takashi Sano, reprend la boutique familiale, la modernise et se fait un nom en tant qu’artisan chocolatier. Mais Emiko choisit des études d’économie et fait de la vente dans une boutique de mode. Un jour, une vieille dame lui explique son admiration pour le savoir-faire de Takashi Sano, sans savoir qu’elle est sa fille. Emiko décide alors d’embrasser cet héritage qui est le sien. Mais son père refuse son aide et la pousse à aller se former en France, ce qu’elle fait. Elle arrive à Tours en 2008 et étudie les fondamentaux de la pâtisserie à la Chambre des Métiers pendant un an. Elle continue sa formation chez un pâtissier-chocolatier puis à l’école internationale d’Olivier Bajard à Perpignan, auprès d’artisans, de meilleurs ouvriers de France, dans des hôtels de luxe ou des ateliers. Elle décide de s’installer à Paris et travaille avec Jacques Genin pendant un an : elle est désormais sûre de devenir chocolatière. Grâce aux conseils de Miyuki Watanabe (La Petite Rose, première chocolaterie japonaise à Paris), elle crée sa boutique Les Trois Chocolats en 2016 avec son mari, Sho, et propose des chocolats qui confrontent les saveurs françaises et japonaises.

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