France Sushi : Votre umeshu Kishu Roman étant fabriqué à partir de shôchû, quelle influence cela a-t-il sur le goût, par rapport à du saké par exemple ? Fabriquez-vous aussi vous-même ce shôchû ?
Masaki Sujimoto : Le shôchû de riz que nous utilisons provient d’une sakagura de Kyushu. Avant de partir sur celui-ci, nous avons testé plusieurs bases alcoolisées pour notre umeshu : liqueur blanche, saké, brandy, shôchû de patate douce… Mais c’est ce shôchû de riz qui avait le parfum le plus agréable et qui convenait le mieux à nos prunes. Son léger goût de banane associé à la saveur de nos Nankô-ume est ce qui fait l’arôme du Kishu Roman. Nous avons produit environ trois mille bouteilles l’an dernier, principalement vendues au Japon, mais nous souhaitons grandir petit à petit en tant que producteurs d’umeshu.
Raphaël Berrhoun : Kishu Roman est vraiment très équilibré en termes d’alcool, sucre et goût de prune. Beaucoup d’umeshus sont très sucrés, mais celui-ci est vraiment harmonieux. Sujimoto Nouen a la particularité, comme Ume Domaine Arimoto, d’être pruniculteur avant d’être producteur d’alcool, ce qui est rare au Japon, que ce soit pour l’ume ou d’autres fruits.

Quel est l’avantage de fabriquer votre umeshu à partir de vos propres prunes ?
L’avantage principal est de pouvoir mélanger tout de suite les prunes que nous venons de récolter avec le shôchû et le sucre candi. Il y a normalement un certain laps de temps entre la récolte et l’ajout des autres ingrédients, mais nous récoltons les prunes en deux heures et faisons ensuite tout dans la journée afin de ne pas laisser aux prunes le temps de perdre leur fraîcheur et leur riche parfum.

Lors de la dégustation d’umeshu à la Cave Xavier Thuizat le 7 décembre, nous avons pu découvrir Kishu Roman accompagné de boudin blanc. Avec quels plats aimez-vous personnellement l’accorder ?
Les mets assez gras comme le foie gras sont parfaits pour faire ressortir l’acidité et la fraîcheur de Kishu Roman. Personnellement, je trouve que les choses un peu amères comme le chocolat noir en relèvent la douceur, la sucrosité et le parfum.

La France est actuellement en plein boom de l’umeshu, tandis que la consommation d’alcool baisse au Japon. Est-ce cette difficulté qui a d’abord motivé votre choix d’exporter, ou bien une volonté de faire connaître l’umeshu hors du Japon ?
Nous cherchons toujours à relever des défis et à fournir le meilleur de nous-mêmes afin que les clients soient contents de consommer nos produits. C’est lorsque l’on nous appelle et nous dit à quel point nos produits sont appréciés que nous sommes les plus heureux. Nous ne vendions qu’au Japon jusqu’à il y a quelques années car nous n’avions pas d’expérience dans l’exportation. En entendant dire que l’umeshu connaissait un boom en France, nous avons voulu relever le défi et voir si les Français pourraient aimer notre Kishu Roman. Nous sommes donc venus l’an dernier faire la promotion et la vente de Kishu Roman en France et nous espérons pouvoir continuer à le faire connaître. Nous avons à cœur de prendre en compte l’avis des consommateurs et c’est donc l’occasion d’avoir des retours variés qui peuvent nous permettre de l’améliorer.

Plus d’informations

Sujimoto Nouen : https://www.sujimoto.co.jp/
IG Wakayama : https://giwakayama.com/1
Kishu Roman est distribué en France par France Euro Development.

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