Le dîner avait lieu au restaurant Le Clos Y, ouvert par M. KUROIWA Isao (1). Le chef IKEDA Yoshitaka nous a préparé plusieurs plats en accord avec le thé hojicha de la ville de Fuji, au Japon – présenté par M. YAMADA Norihiko (2).

Mais qu’est-ce que le thé hojicha ? Si vous ne le savez pas déjà, il s’agit d’un thé vert que l’on fait griller – ce qui lui confère des notes boisées, chocolatées et brulées particulièrement gourmandes. Il en existe deux types, composés soit des feuilles, soit des tiges du thé (dans ce cas on parle de kuki hojicha).

Monsieur YAMADA Norihiko, producteur du thé de la ville de Fuji, nous présente son thé avant et après torréfaction. © Jess Grinneiser
Monsieur YUTO Hayashi, sous-chef du restaurant, en train de griller du thé à l’horoku. @Jess Grinneiser

Et ce thé grillé, il est possible de le réaliser chez soi, pourvu qu’on soit équipé des bons ustensiles. M. Yamada nous a fait une démonstration, et nous a proposé à participer au façonnage de ces brindilles torréfiées à l’horoku, une sorte de poêlon en porcelaine sombre. Au bout de quelques instants à peine, la salle était emplie d’une chaleureuse et réconfortante odeur, que nos hôtes n’hésitent pas à décrire comme « relaxante ». Une fois cela fait, le hojicha peut être infusé à chaud (on nous recommande 100°C pendant 10 secondes) ou bien à froid – ce qui en fait une boisson parfaite durant la saison chaude.

Le chef IKEDA Yoshitaka, qui a cuisiné pour nous.
https://www.instagram.com/restaurant.le_clos_y/
© Jess Grinneiser

Côté cuisine, le chef Ikeda nous a proposé un menu en six temps. Nous avons eu droit comme amuse-bouche à des beignets de sardine au tarama et œuf de caille aux herbes fraîches. À un plat de nouilles au hojicha façon soba, mousse de poulpe, œufs de truite et safran. Du calamar au couscous, sauce ravigote et fruit de la passion. Un beignet de cabillaud façon fish and chips, lard fumé au hojicha, sauce poivron, tomate et noisette. Deux mousses, chocolat et fraise, accompagnées d’une glace au fameux thé grillé. Et enfin des noix enrobées de chocolat et de poudre de thé.

Beignets de sardine au tarama et œuf de caille aux herbes fraîches © Jess Grinneiser
Plat de nouilles au hojicha façon soba, mousse de poulpe, œufs de truite et safran. © Jess Grinneiser
Calamar au couscous, sauce ravigote et fruit de la passion. © Jess Grinneiser
Un beignet de cabillaud façon fish and chips, lard fumé au hojicha, sauce poivron, tomate et noisette. © Jess Grinneiser
Deux mousses, chocolat et fraise, accompagnées d’une glace au fameux thé grillé. © Jess Grinneiser

En boisson, du hojicha froid et un verre de Yamanaka-yamaya de chez Fuji Takasago shuzo (3) – un saké floral avec un bel arôme de riz en bouche, agréable même à température ambiante.

On ne vous dira pas qu’on a été surpris, car nous on est amateurs de hojicha depuis des années. Auprès de certains consommateurs français, les thés japonais ont comme réputation d’être difficiles d’accès : souvent iodés et verts, ils tirent sur l’amer quand ils sont mal préparés. Le thé hojicha est aux antipodes de tout cela. Rond, gourmand, il peut conserver un côté légèrement iodé sur lequel se superposent des notes de chocolat, de spéculos, de caramel, voire de café grillé – ce qui peut en faire un excellent substitut en tant que boisson quotidienne, le côté excitant en moins. Il est aussi excellent dans la cuisine salée comme sucrée, ainsi que nous avons pu le constater aujourd’hui.

Bref, on reste convaincus par ce fabuleux thé grillé que l’on vous recommande avec grand plaisir.

Nous remercions Mme Rie Guilleux, d’artema-network, qui a rendu possible cette rencontre.

 

(1) Le Clos Y, 27 Av. du Maine, 75015 Paris
(2) https://www.facebook.com/ocha.challenger
(3) Voir le site de Kura Master : https://kuramaster.com/search/fr/kuramoto/fuji-takasago-shuzou-co-ltd-fr/

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